Une dette colossale sous pression
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, n’a pas mâché ses mots : « Je ne sais pas si c’est dans six mois ou dans six ans, (mais) le marché obligataire va avoir des difficultés ». Ce n’est pas une hypothèse gratuite : plus de 10 000 milliards de dollars doivent être refinancés en 2025, dont 5 000 milliards avant juillet. Avec des taux d’intérêt au plus haut et une confiance qui s’érode lentement, la dette publique américaine, désormais supérieure à 34 000 milliards de dollars, semble évoluer sur une ligne de crête. Même le secrétaire au Trésor Scott Bessent, pourtant modéré, reconnaît que la situation « mérite d’être prise très au sérieux ».
Ce mur de dette pourrait déclencher un emballement des marchés si les investisseurs venaient à exiger une prime de risque plus élevée. Le FMI a déjà prévenu qu’une telle situation aurait des répercussions systémiques mondiales. Mais derrière ces chiffres spectaculaires se cache un autre facteur tout aussi déterminant : l’inertie politique. Entre blocages au Congrès et promesses budgétaires intenables, aucune trajectoire sérieuse de consolidation n’émerge.
Derrière le déficit, la paralysie politique
Pour l’instant, les marchés font preuve d’une patience remarquable, continuant d’acheter massivement des titres américains. Mais cette confiance pourrait s’évaporer si les échéances de refinancement de 2025 ne trouvent pas preneur à des taux raisonnables. En l’absence de consensus budgétaire, la question n’est plus de savoir si la dette est soutenable, mais combien de temps encore l’illusion peut tenir. Entre déni politique et réalité arithmétique, le compte à rebours a commencé.