Carnets du Business


           

Disney : face au woke, les actionnaires durcissent le ton




Jeudi 28 Mars 2024


Disney se trouve à la croisée des chemins, confronté à la montée des critiques autour de ses orientations créatives "woke" et à la pression croissante de ses actionnaires.



Le pari financier de Disney à l'ère du changement culturel

Disney a démarré l'année 2024 sur les chapeaux de roues, avec une hausse spectaculaire de ses actions, témoignant d'un optimisme renouvelé de la part des analystes. En effet, dès le premier trimestre, l'action de Disney a enregistré une augmentation de 34%, s'approchant de son meilleur retour sur investissement depuis l'an 2000. Cette performance est d'autant plus notable qu'elle suit plusieurs années de résultats mitigés, marquées par une baisse d'environ 40% par rapport au pic de 2021.

Les analystes de UBS, en particulier, ont relevé leur objectif de prix pour l'action Disney, soulignant le potentiel de croissance offert par le segment du streaming, malgré des pertes opérationnelles significatives les années précédentes. Cette dynamique positive pourrait toutefois être mise à l'épreuve lors de l'assemblée générale des actionnaires de 2024, où des votes cruciaux pourraient remettre en question la direction actuelle de l'entreprise.

Les actionnaires au cœur des débats

L'année 2024 est également marquée par une lutte de pouvoir au sein du conseil d'administration de Disney. Alors que Disney tente de mettre en avant les diversités, notamment ethniques et sexuelles, dans ses films, certains accusent l'entreprise de donner trop d'importance au "wokisme". Ainsi, Nelson Pelz, qui détient depuis janvier 2023 3,5 milliards de dollars d'actions Disney, sur 120 milliards en tout, se plaint de la surreprésentation des femmes et des noirs, estimant que certains castings en sont "entièrement composés". Pour lui, Disney "doit d'abord divertir. Il ne s'agit pas de [transmettre des] messages".

De son côté, Bob Iger, CEO de Disney, estimait en automne 2023 que "Les créateurs ont perdu de vue quel devait être leur objectif numéro un. Nous devons d’abord divertir. Ce n’est pas une question de messages." Enfin, Ike Perlmutter, autre actionnaire, s'était placé sur la route des projets Black Panther et Captain Marvel, ce qui lui avait valu d'être écarté en mars 2023. La tension entre les orientations "woke" de certains contenus Disney et les attentes financières des actionnaires met en lumière le défi auquel l'entreprise est confrontée : trouver un équilibre entre innovation créative et rentabilité. Les décisions prises lors de l'assemblée générale des actionnaires pourraient avoir des répercussions significatives, non seulement sur la gouvernance de Disney mais également sur sa stratégie à long terme. 

Adélaïde Motte

Dans cet article : films



Recherche

Rejoignez-nous
Twitter
Rss
Facebook

L'actualité de la RSE



L'actualité économique avec le JDE






2ème édition, revue et augmentée