La guerre commerciale se poursuit entre Washington et Bruxelles
L’administration Trump justifie cette hausse des taxes douanières par une série de désaccords structurels avec l’UE sur plusieurs sujets : politique environnementale, normes industrielles, et accès aux marchés. Dans un communiqué relayé par France 24 le 12 juillet 2025, l’exécutif américain déclare vouloir "protéger l’économie américaine contre des pratiques commerciales injustes", invoquant notamment les mesures européennes relatives au Pacte vert et à la taxe carbone aux frontières.
Cette annonce fait suite à une première salve de mesures provisoires :
Cette annonce fait suite à une première salve de mesures provisoires :
- 20 % de droits de douane sur plusieurs catégories de produits dès le printemps 2025,
- Recalculés à 10 % temporairement à la suite de négociations entamées en mai,
- Et désormais, la promesse d’un relèvement à 30 % pour l’ensemble des produits européens, à partir du 1er août.
- Le secteur automobile européen, avec une taxation de 25 % sur les véhicules exportés,
- Les métaux industriels, avec 50 % sur l’acier et l’aluminium,
- Les produits agroalimentaires, cosmétiques et de luxe, visés à hauteur de 10 %.
Une réponse calibrée : équilibre politique et intérêts industriels
La réaction de la Commission européenne : une contre-attaque sur les droits de douane
Face à cette mesure unilatérale, l’Union européenne a réactivé les dispositifs prévus par le règlement européen sur la protection contre la coercition économique, en vigueur depuis janvier 2023. Ce texte permet à l’UE de mettre en œuvre des mesures proportionnées de rétorsion, sans devoir attendre une décision formelle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).D’après Le Monde, la Commission prévoit un mécanisme de riposte en deux phases :
- Une première série de sanctions, évaluée à 21 milliards d’euros,
- Un second palier additionnel portant le total à 72 milliards d’euros.
Cette contre-attaque pourrait inclure les catégories suivantes :
- Produits technologiques américains (notamment certaines gammes d’équipements électroniques),
- Véhicules (principalement électriques) produits par Tesla ou Ford,
- Spiritueux emblématiques comme le bourbon du Kentucky,
- Dispositifs médicaux, instruments de mesure, et articles pharmaceutiques à usage non critique.
- L’Allemagne et l’Italie, fortement dépendantes des exportations automobiles, soutiennent une stratégie dite « asymétrique », consistant à négocier secteur par secteur afin de protéger leurs chaînes d’approvisionnement.
- À l’inverse, la France, le Luxembourg, la Suède et le Portugal ont plaidé pour une réponse collective globale, refusant de créer des précédents négociés bilatéralement.
Impacts attendus sur le commerce et les chaînes d’approvisionnement
Selon les calculs préliminaires de la Direction générale du commerce (DG TRADE), les échanges bilatéraux entre les États-Unis et l’UE représentaient plus de 780 milliards d’euros en 2024, dont environ 420 milliards d’exportations européennes vers les États-Unis.
Les mesures proposées par Washington pourraient ainsi impacter jusqu’à 126 milliards d’euros d’exportations européennes (soit environ 30 % du total), ce qui justifie la proportionnalité des représailles envisagées par Bruxelles.
Outre les conséquences directes sur les prix, les industriels européens anticipent plusieurs effets indirects :
Les mesures proposées par Washington pourraient ainsi impacter jusqu’à 126 milliards d’euros d’exportations européennes (soit environ 30 % du total), ce qui justifie la proportionnalité des représailles envisagées par Bruxelles.
Outre les conséquences directes sur les prix, les industriels européens anticipent plusieurs effets indirects :
- Ralentissement logistique en raison de l’anticipation des surtaxes (effet de surstockage),
- Reconfiguration des flux d’approvisionnement, notamment sur les composants électroniques et les dispositifs techniques américains,
- Impact psychologique sur les marchés, les taux de change et les investissements transatlantiques à court terme.