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Emmanuel Macron mise sur la défense pour relancer l’économie française




Mardi 15 Juillet 2025


Avec l’annonce d’un doublement du budget militaire d’ici 2027, Emmanuel Macron amorce une nouvelle stratégie industrielle. Pour les entreprises de la défense, le signal est fort. Reste à voir si les crédits suivront les promesses présidentielles.



Un plan de relance militaro-industriel

Le président de la République a promis le 13 juillet 2025 une augmentation de 6,5 milliards d’euros du budget de la défense sur deux ans. Ce montant s’ajoute aux 413 milliards déjà prévus dans la Loi de programmation militaire (LPM) 2024–2030. L’objectif affiché : redonner à la France une armée « complète et crédible ». Mais pour les industriels, cette trajectoire budgétaire est aussi synonyme de carnets de commandes potentiellement pleins.

Des groupes comme Thales, Dassault Aviation, Safran ou Nexter sont directement concernés. À la Bourse de Paris, les valeurs défense ont d’ailleurs réagi positivement aux annonces. Boursorama rapportait le 14 juillet une hausse de +1,9 % pour Dassault et +1,2 % pour Thales, traduisant l’anticipation de nouvelles commandes.

En parallèle, Emmanuel Macron veut renforcer la Base industrielle et technologique de défense (BITD), avec une préférence nationale dans les marchés publics. L’Élysée souhaite que la relance militaire bénéficie aux acteurs français, en particulier les PME innovantes. Cette stratégie vise aussi à sécuriser les chaînes d’approvisionnement, mises à mal par la guerre en Ukraine et les tensions internationales.

Mais pour transformer cette ambition en dynamique économique durable, il faudra lever plusieurs freins structurels : délais de paiement publics, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, lourdeurs administratives. Les fédérations du secteur demandent un plan de soutien dédié aux ETI et TPE de la filière défense.

Un effort budgétaire en pleine tension sur les finances

Cette hausse de crédits militaires intervient dans un contexte budgétaire contraint. La France reste sous surveillance de la Commission européenne en raison de son déficit public supérieur à 5 % du PIB. Les annonces présidentielles soulèvent donc des interrogations sur les arbitrages à venir : quelles dépenses seront sacrifiées ? Et quelle part de ces montants se traduira réellement par des engagements fermes ?

Les analystes s’accordent à dire que seule l’intégration dans les lois de finances à venir permettra de juger de la solidité de ce plan. Pour l’instant, les hausses annoncées ne sont pas adossées à un calendrier précis ni à des textes budgétaires votés. Le marché reste prudent.
 

Adélaïde Motte

Dans cet article : armée, défense



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