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Industrie automobile : ces ministres français demandent à l'UE de revoir sa copie sur les normes CO2




Mercredi 29 Janvier 2025


Marc Ferracci (Industrie), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) et Benjamin Haddad (Affaires européennes), trois ministres français, montent au créneau. Dans une tribune publiée le 24 janvier 2025 dans Les Échos, ils interpellent Ursula von der Leyen sur les normes CO2 imposées aux constructeurs européens, qui menacent directement l'industrie automobile et, finalement, l'économie de l’Europe.



Les constructeurs européens pris en étau par les normes CO2

En 2025, l’industrie automobile européenne devra respecter des normes strictes de réduction des émissions de CO2. Les véhicules ne devront pas dépasser 81 grammes de CO2 par kilomètre, sous peine de lourdes amendes. Chaque gramme excédentaire coûtera 95 euros par véhicule, ce qui pourrait représenter jusqu’à 15 milliards d’euros pour les constructeurs. Ces sanctions, dénoncent les ministres, fragilisent un secteur déjà en difficulté. « Nos constructeurs ne sont en rien responsables de la baisse de la demande en véhicules électriques », rappellent-ils dans leur tribune.
 

Les constructeurs européens en effet peinent à vendre leurs véhicules électriques, faute d'un certain désintérêt des consommateurs européens, et du manque d'aides publiques à l'achat européen. Ils se retrouvent ainsi confronté à un dilemme qui restera insolvable tant que l'UE maintiendra sa réglementation actuelle  : acheter des crédits d’émission à des acteurs étrangers comme Tesla ou réduire volontairement la production de véhicules thermiques. Une situation qui « n’apporte rien à notre combat commun contre le dérèglement climatique », soulignent les ministres.

Pour une réglementation plus flexible

Face à cette crise, les ministres exhortent Ursula von der Leyen à revoir la stratégie européenne. Si ces derniers saluent néanmoins l’initiative de la présidente de la Commission européenne d’ouvrir un dialogue stratégique, ils tirent la sonnette d'alarme : « Ce dialogue ne peut être serein et productif tant que les constructeurs font face au dilemme impossible de renforcer leurs concurrents ou d’affaiblir leurs fournisseurs. »


Marc Ferracci (Industrie), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) et Benjamin Haddad (Affaires européennes) plaident de fait pour une réglementation plus flexible, adaptée aux réalités économiques du marché automobile, tout en insistant sur l'importance d’« investir massivement dans l’électrique, [ce qui] est nécessaire pour atteindre nos engagements climatiques. » Mais cela, ajoutent-ils, nécessite « des marges de manœuvre, pas des subventions à nos concurrents. » Ils proposent en ce sens que l'Union européenne « lisse les objectifs CO2 sur plusieurs années » pour permettre aux constructeurs de s’ajuster sans sacrifier leur compétitivité.

Axelle Ker




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