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L’Opep accepte sans enthousiasme d’augmenter la production




Jeudi 4 Août 2022


Malgré les pressions américaines et européennes, l’Opep ne consent à augmenter que de 100 000 barils par jour la production en septembre. Une hausse très faible pas à la hauteur de l’augmentation des prix.



L’Opep accepte sans enthousiasme d’augmenter la production
Une concession qui n’en est finalement pas vraiment une. Sous pression des Américains du nord et de l’Europe, l’Opep annonce une augmentation de production loin d’être suffisante pour changer la donne. « A l’issue de sa dernière réunion, qui s’est tenue mercredi 3 août, à Vienne, les pays membres du cartel ont convenu d’une hausse certes, mais de seulement 100 000 barils par jour pour le mois de septembre, ce qui, au regard des barils supplémentaires fixés les mois précédents, soit respectivement 432 000 puis 648 000, s’avère marginal » commente à raison Le Monde.

Pour évaluer la déception des occidentaux il suffit de rappeler quelques chiffres. Aujourd’hui l’augmentation des prix est principalement causée par un manque de production estimé à 2,8 millions de barils par jour, dont la moitié causée par la Russie. « Malgré cette décision jugée comme un non-événement sur les prix, le West Texas Intermediate (WTI) a reflué à 90,66 dollars (89,18 euros) le baril après le net gonflement des réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis. Depuis les débuts de la guerre en Ukraine, le 24 février, et les spéculations autour de la production russe, ce dernier avait touché un plus haut, en mars, à 123,70 dollars, niveau auquel il est revenu vers la mi-juin, avant de glisser vers les 95 dollars. Au cours des trois derniers mois, ce tassement des cours coïncide avec les premiers signes de récession, la baisse des taux longs et les craintes sur la demande chinoise sous l’effet de la reprise de la politique « zéro Covid » de Pékin » analyse le quotidien français.

Mais alors que les hausses de prix causent de fortes pressions politiques à l’Ouest, le secteur est dans une forme olympique. Au deuxième trimestre, 100 milliards de dollars de profits ont été dégagés par les 28 majors pétroliers, ajoute Le Monde : « A elles seules, les six plus grandes compagnies ont réalisé près de 60 milliards de dollars de bénéfices, contre 20 milliards en 2021 sur la même période. Aux Etats-Unis, ExxonMobil – qui s’était attiré les foudres de Joe Biden alors que le prix à la pompe flambait, et l’inflation avec – a dégagé un résultat net record de 17,9 milliards de dollars, supérieur à ceux de Shell et de BP cumulés. Chevron, de son côté, caracole avec un bénéfice net de 11,6 milliards de dollars sur le deuxième trimestre ».

Joseph Martin

Dans cet article : Le Monde, Opep, production, pétrole



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