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L'économie allemande avance vers la sortie de crise




Vendredi 18 Juin 2010


Toutes les incertitudes n'ont pas disparu. Mais un nombre croissant d'indicateurs le montrent : l'économie allemande semble en train de sortir de la crise. Les commandes et la production industrielles sont tirées vers le haut par les exportations. Les chefs d'entreprises sont optimistes. La perspective d'une explosion du chômage semble définitivement s'éloigner. La conjoncture, jusqu'ici soutenue par les plans de relance gouvernementaux et les mesures de soutien au crédit, semble retrouver le chemin d'une croissance stable et autoentretenue.



cc- Markhillary
cc- Markhillary
"Les exportations sont en train de tirer l'économie hors de la crise", constate l'Association des Chambres de commerce et d'industrie allemandes (DIHK) qui vient de sonder 22.000 chefs d'entreprises dans toute l'Allemagne. "La reprise de la conjoncture s'accélère, et ce dans tous les secteurs de l'économie", rapporte le directeur général, Martin Wansleben. L'optimisme est désormais majoritaire parmi les chefs d'entreprises : 28% des sondés jugent la situation de leur entreprise positive. 33% voient la conjoncture avec optimisme. Seuls 18% estiment leur situation mauvaise. 14% sont pessimistes concernant l'évolution de la conjoncture.

Production et commandes industrielles en hausse

Avec la reprise du commerce mondial, les débouchés à l'exportation ont retrouvé leur fonction de moteur de la croissance allemande. Bien sûr, l'affaiblissement de l'euro amplifie la tendance, ajoute M. Wansleben. En mars-avril, la production industrielle avait ainsi augmenté de près de 12% par rapport à 2009, et de 4,7% par rapport à janvier-février. Les secteurs les plus dynamiques sont la production de biens intermédiaires (+5,2%) et de biens d'équipement (+5,3%). Quant aux commandes industrielles, elles ont regagné près de 28% en un an.

Les exportations ne sont toutefois pas le seul moteur de la croissance. La demande intérieure reprend elle aussi des couleurs, se félicite le ministre allemand de l'Économie, Rainer Brüderle. En mars-avril, les commandes industrielles extérieures affichaient une augmentation de quelque 31% sur un an. Mais, avec une hausse de 24,4%, les commandes domestiques n'étaient pas en reste. Dans un secteur comme l'automobile, par exemple, les commandes extérieures ont encore augmenté de 22% en mai et les commandes domestiques de 10%.

Soutien à la demande intérieure

Pour le moment, les plans de relance et les mesures de soutien au crédit mis en oeuvre par le gouvernement allemand continuent, certes, de jouer leur rôle de stabilisation de la conjoncture. Les collectivités locales investissent massivement dans la rénovation des établissements scolaires et des hôpitaux. Avec des effets très visibles : selon un sondage de l'Union centrale de l'artisanat allemand, les commandes ont augmenté de près de 15% dans le bâtiment entre février et mars. De son côté, le fonds de crédit et de garanties bancaires mis en place en mars 2009 pour parer à toute pénurie de crédit a aidé 14.002 entreprises (dont 90% de PME) à traverser les difficultés liées à la crise, pour un montant total de près de 13 milliards d'euros.

Du côté des ménages, les plans de relance se sont traduits par d'importantes mesures d'allègement fiscaux. Elles ont représenté un montant total de 39 milliards d'euros. Les personnes en difficulté ont, en outre, bénéficié des prestations de l'État social. Et le gouvernement vient d'annoncer un vaste plan d'économies budgétaires afin de réduire les déficits publics et de préserver dans la durée l'existence de ce filet de sécurité sociale.

Chômage au plus bas

Mais, si elle est encore soutenue par les mesures gouvernementales, la croissance allemande devrait gagner en autonomie et se stabiliser au cours de l'année 2010, estiment de nombreux spécialistes. Les prévisions officielles du gouvernement allemand tablent sur une croissance de 1,4 % cette année. Mais certains analystes de la conjoncture s'attendent à un taux de croissance plus élevé. La DIHK, par exemple, prévoit une croissance de 2,3%.

L'avenir n'est pas exempt d'incertitudes. En témoigne, le brutal recul de l'indice ZEW, qui mesure les attentes des investisseurs. Il vient de passer de 45,8 à 28,7 points. Tout en restant positif, l'institut ZEW s'attend à ce que l'essor actuel se ralentisse.

Mais un indicateur conforte certainement les économistes dans leur optimisme : la résistance du marché du travail. Le recours massif au chômage partiel a permis de sauver des centaines de milliers d'emplois pendant la période de crise. Le dispositif est désormais sur le déclin, mais l'explosion du chômage, un temps redoutée, est loin de se produire. L'embellie traditionnelle du printemps s'est même manifestée avec avance. En mai 2010, le chômage était à son plus faible niveau depuis 1992 pour cette période de l'année : 3,242 millions de demandeurs d'emploi ont été comptabilisés.

Désormais, "nous ne nous attendons plus à un revers sur le marché du travail", souligne M. Wansleben. La DIHK estime que le nombre de demandeurs d'emploi ne devrait finalement pas dépasser 3,2 millions, en moyenne, cette année. "Tout compte fait, 2010 a le potentiel pour être une bonne année", conclut M. Wansleben.

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Source: Centre d'Information et de Documentation sur l'Allemagne CIDAL

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