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L’épargne des Français : un miroir des inégalités économiques




Lundi 13 Janvier 2025


La capacité des Français à épargner et à sécuriser leur avenir financier révèle des fractures profondes dans la société. Une enquête récente, menée auprès d’un panel représentatif, met en lumière les difficultés d’épargne, l’inégale répartition des produits financiers et les impacts concrets sur les projets de vie.



Une majorité de ménages confrontée à des difficultés pour épargner

En France, épargner régulièrement reste une gageure pour une large partie de la population, selon l’étude menée pour Nalo par l’organisme spécialisé en statistiques Flashs.. Plus de six Français sur dix déclarent avoir du mal à mettre de l’argent de côté chaque mois. Ces difficultés sont encore plus prononcées parmi les ménages les plus modestes, où près des trois quarts peinent à dégager une capacité d’épargne. Les femmes apparaissent particulièrement affectées par cette situation, avec 68 % d’entre elles signalant des difficultés, contre 55 % des hommes. Ce chiffre peut s’expliquer par une plus grande exposition à des revenus précaires.

Malgré ces obstacles, une majorité des Français (82 %) possède au moins un produit d’épargne, tels qu’un Livret A, une assurance-vie ou un plan d’épargne logement. Toutefois des disparités marquées apparaissent. Les ménages les plus aisés, disposant de revenus nets supérieurs à 2 500 euros par mois, sont les mieux équipés : 93 % d’entre eux ont accès à ces dispositifs financiers. En revanche, seuls 63 % des revenus modestes, ceux gagnant moins de 1 300 euros, peuvent en dire autant.

Le renoncement à des projets : un effet tangible

Les difficultés à épargner ont des conséquences concrètes sur la vie des Français. Plus de 60 % déclarent avoir dû abandonner au moins un projet important en raison d’une épargne insuffisante. Pour 39 % d’entre eux, cette situation s’est répétée à plusieurs reprises. Ces projets, qu’il s’agisse d’achats immobiliers, d’investissements professionnels ou de loisirs, sont souvent relégués au second plan face aux priorités financières immédiates.

Les ménages aux revenus modestes sont les plus exposés à ce renoncement, près de deux tiers d’entre eux ayant déjà fait face à cette situation. Cela souligne une vulnérabilité financière accrue, où chaque imprévu ou dépense imprévue peut compromettre la réalisation d’objectifs à long terme. Les jeunes actifs, tout comme les trentenaires en phase de constitution de patrimoine, sont également nombreux à exprimer cette frustration.





 

François Lapierre




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