Carnets du Business


           

La carte cadeau s’impose comme un levier stratégique des soldes




Mardi 29 Juillet 2025


Le 25 juillet 2025, Global POS publiait son étude annuelle sur l’usage de la carte cadeau pendant les soldes d’été. Quelques mois plus tôt, EcommerceMag dévoilait les données consolidées de l’hiver. Le constat est limpide : loin d’un simple produit marketing, la carte cadeau s’est imposée comme un instrument de croissance pour les enseignes et les commerçants.



Soldes : les cartes cadeaux dopent les ventes

Les soldes estivales 2025 ont été marquées par un recul général du commerce, mais la carte cadeau tire son épingle du jeu. D’après Global POS, les activations en magasin ont progressé de 18,32 % entre le 25 juin et le 22 juillet, alors que la consommation fléchissait globalement. En ligne, la baisse reste marginale : -1,17 %, signe d’un maintien solide malgré un climat digital concurrentiel.

Le montant moyen des cartes activées illustre la montée en valeur de l’outil :

    +1,03 % en caisse,

    -8,70 % sur le web, pénalisé par la volatilité des achats d’impulsion.

Du côté de l’hiver, EcommerceMag relayait en février 2025 l’étude GlobalPos sur la saison et dévoilait même une hausse de 34,74 % en magasin, et +5,18 % en ligne, avec une augmentation globale de 16 % des cartes débitées.

Un moteur B2B puissant, un B2C à ne pas négliger

Longtemps dominé par les usages individuels, le marché bascule. En 2025, le B2B dépasse le B2C dans les activations de cartes cadeaux, selon EcommerceMag. Alors qu’il ne représentait que 46 % du marché en 2024, le B2B atteint désormais 52,5 %. Cette bascule s’explique par l’adoption croissante du digital par les comités sociaux et économiques (CSE), les politiques d’incentive, et les dotations internes.

Mais attention à ne pas sous-estimer le B2C : pendant les soldes d’été, le B2C atteint 49 % des cartes activées, selon Global POS. Mieux : ces cartes sont activement utilisées. Leur débit augmente de +20,97 % en boutique et +16,58 % en ligne, démontrant une conversion réelle en acte d’achat.

Une solution flexible pour stimuler l’achat et fidéliser le client

La carte cadeau est plus qu’un bon d’achat. C’est un accélérateur de trafic, un vecteur de panier moyen, et un outil de rétention. Elle permet de :

    Réaliser des ventes avant que le produit ne soit choisi,

    Recruter de nouveaux clients, notamment via des cadeaux interpersonnels,

    Fluidifier le retour en magasin, puisque les bénéficiaires doivent consommer.

Selon les chiffres consolidés par EcommerceMag, le montant moyen des cartes en ligne atteint 60,71 euros, contre 43 euros en boutique. Le montant dépensé lors de l’utilisation reste élevé :

    50,69 euros pour les e-cartes,

    32,87 euros pour les cartes physiques
.

Autrement dit, la carte cadeau favorise des achats qualitatifs et planifiés, éloignés des micro-transactions à faible marge.

Une stabilité sectorielle, gage de prévisibilité pour les enseignes

Du côté des préférences consommateurs, la stabilité est remarquable. Global POS note que les trois secteurs dominants restent inchangés entre 2024 et 2025 :

    Culture / Multimédia / Électroménager : 71 % des activations en magasin, 46 % en ligne.

    Univers enfants : 18 % en magasin, 28 % en ligne.

    Mode et loisirs : 5 % à 15 % selon les canaux.


Même lors des soldes d’hiver, une variation minime est observée : Maison / Jardin entre dans le podium, mais sans bouleverser l’ordre. Cette constance permet aux retailers de calibrer leurs campagnes avec précision, en anticipant les pics d’activations et les périodes de débit.

Pour les commerçants, un levier marketing à rentabilité immédiate

La carte cadeau offre une liquidité immédiate : le chiffre d’affaires est perçu à l’achat, bien avant la sortie effective du stock. Elle facilite la gestion de trésorerie, tout en repoussant l’acte de consommation, un atout dans des périodes incertaines.

Par ailleurs, 100 % des cartes activées ne sont pas forcément utilisées, générant une part de "breakage" (non-utilisation) qui augmente mécaniquement la marge brute. En parallèle, lorsqu’elles sont utilisées, les clients dépassent souvent le montant crédité, déclenchant des ventes additionnelles.

Enfin, côté logistique, les cartes cadeaux nécessitent peu de stockage, aucun retour, aucun SAV. Pour les enseignes en ligne comme physiques, c’est un produit à faible coût opérationnel et haute efficacité commerciale.

En 2025, la carte cadeau n’est plus un gadget. C’est un outil de pilotage commercial à part entière, capable de soutenir les ventes, d’animer les réseaux et de valoriser la relation client. Pour les distributeurs, les marketplaces et les marques, le message est clair : ignorer la carte cadeau, c’est se priver d’un accélérateur stratégique

Aurélien Lacroix




Recherche

Rejoignez-nous
Twitter
Rss
Facebook

L'actualité de la RSE



L'actualité économique avec le JDE






2ème édition, revue et augmentée