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La communication sur les risques des sociétés du CAC 40 s’est améliorée




Lundi 1 Février 2010


Les turbulences et les adaptations des « business model » liées à la crise poussent naturellement les investisseurs à vouloir en savoir plus sur les risques des entreprises. Dans ce contexte, l'AMF a publié le 29 octobre dernier une recommandation sur la présentation des risques dans les documents de référence. Pour aider les émetteurs à se situer face à ces demandes, PricewaterhouseCoopers vient de dresser un état des lieux des informations publiées en la matière par les sociétés du CAC 40 dans leurs documents de référence par rapport aux principes généraux de présentation des facteurs de risque recommandés par l’AMF (PwC).



Les sociétés du CAC 40 présentent les facteurs de risque de manière hétérogène.

La communication sur les risques des sociétés du CAC 40 s’est améliorée
Cela se traduit sur les points suivants :

  • l’emplacement : 53% des sociétés donnent aux facteurs de risques une visibilité forte en leur dédiant une section à part entière dans leur document, les autres sociétés les intégrant dans le rapport de gestion ou d’autres sections du document
  • le nombre de pages dédiées : avec une taille moyenne de 22 pages pour les sociétés industrielles et commerciales et de 59 pages pour les sociétés du secteur financier, le volume d’informations relatif aux risques est très variable selon les sociétés et les secteurs d’activité ;
  • la présentation des risques par catégories : même si en pratique les entreprises décrivent des risques de nature similaire (juridiques, opérationnels, financiers, etc.), leur classement en catégories reste disparate et ne correspond pas toujours aux catégories définies dans la nouvelle recommandation de l’AMF ;
  • le nombre de risques communiqués : il varie de 7 à 55, avec une moyenne de 22 risques par société.

Les liens entre l’identification et la gestion des risques ne sont pas systématiquement présentés.

Le lien entre l’activité du groupe, le risque identifié, sa gestion et son suivi est loin d’être systématique dans la présentation des facteurs de risque. 42% des sociétés n’explicitent aucun lien entre l’identification des risques et leur gestion, 47% des sociétés présentent un lien non pas au niveau des risques individuels mais de façon globale avec la présentation d’une partie sur l’identification des risques et d’une partie sur la gestion des risques du groupe. Ces deux parties sont présentées soit de manière consécutive soit séparément mais avec des renvois croisés. Seules 11% des sociétés formulent un lien direct entre l’identification des risques et leur gestion au niveau de chaque risque individuel.

La catégorie « risques liés à l’activité » est trop souvent une catégorie « fourre-tout »

Autre point, 22 sociétés présentent une catégorie de risques intitulée « Risques liés à l’activité » regroupant des risques de natures différentes tels que des risques juridiques, industriels et environnementaux, de crédit ou encore de marché (matières premières notamment). Or l’AMF n’identifie pas cette catégorie de risques et recommande d’aborder les liens avec l’activité au niveau de chaque risque pris individuellement. Les sociétés devraient donc envisager de reclasser les risques « liés à l’activité » entre les catégories suivantes définies par l’AMF : risques juridiques, risques industriels et environnementaux, risques de crédit/contrepartie, risques opérationnels, risques de liquidité et risques de marché.

Philippe Kubisa, associé de PricewaterhouseCoopers, Global Capital Markets Group: « Au travers des résultats de notre étude, les dirigeants et les « risk manager » devraient, d’ores et déjà, engager une réflexion sur la présentation de leurs risques dans leur prochain document de référence. Par ailleurs, ils ont tout intérêt à se préparer à être challengés par les administrateurs, notamment avec la mission désormais légale du comité d’audit. Plus que jamais, les risques seront à l’ordre de jour des Conseils en 2010 ! »

Un niveau de quantification des risques hétérogène selon leur nature

Alors que l’AMF encourage les sociétés à quantifier autant que possible leurs risques, le niveau de quantification observé au sein des sociétés du CAC 40 diffère fortement selon la nature des risques. Les risques de marché et de liquidité sont presque toujours quantifiés et les risques juridiques et de crédit sont majoritairement assortis d’informations chiffrées (chez respectivement 22 et 19 sociétés de notre échantillon). En revanche, les risques industriels et environnementaux et les risques opérationnels sont plus rarement quantifiés. Seules 8 et 6 sociétés respectivement, présentent des données chiffrées.

Des renvois fréquents entre la partie facteurs de risque et les annexes aux comptes consolidés… mais peu de renvois au rapport du Président sur le contrôle interne

Autorisée par l’AMF, l’utilisation de renvois de la partie facteurs de risque vers d’autres parties du document est très courante, notamment vers les comptes consolidés pour les risques de marché, de liquidité, de crédit et les risques juridiques. Ceci permet d’éviter la duplication d’informations requises dans différentes sections du document de référence, et notamment dans les comptes pour les informations relevant des normes IFRS sur les risques financiers et les provisions. Cependant seules 5 sociétés renvoient au rapport du Président sur le Contrôle interne, celui-ci couvrant la gestion des risques et les procédures de contrôle interne. Ce constat est toutefois cohérent avec le faible nombre de liens constatés entre identification et gestion des risques.

Etude disponible sur le site de PricewaterhouseCoopers


À propos du Global Capital Markets Group

Le Global Capital Markets Group (www.pwc.fr/gcmg) rassemble 90 associés et 500 collaborateurs dans le monde (dont une vingtaine à Paris). Ses équipes sont composées d’experts en réglementation boursière (US, Europe, France), en comptabilité (IFRS, US GAAP) et en analyse financière. Ils interviennent auprès des entreprises et des banques d’investissement pour toute opération d’introduction ou de levée de fonds sur les marchés financiers. Ils sont également spécialisés dans la conversion des référentiels comptables et peuvent intervenir en assistance technique en matière de communication financière.

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