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La mini-fronde de trois économistes conseillers de Macron




Lundi 11 Juin 2018


Philippe Aghion, Philippe Marin et Jean Pisani-Ferry ont envoyé une lettre au président de la République qu’ils ont conseillé lors de sa préparation à prendre le pouvoir. Ils s’inquiètent notamment de l’absence de mesures sociales fortes dans la politique du gouvernement.



Creative Commons - Pixabay
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Est-ce un billard présidentiel à trois bandes dont nous sommes victimes ? La publication par le journal Le Monde d’une note confidentielle pour l’Elysée signée par trois économistes proches d’Emanuel Macron est un événement intéressant. Philippe Aghion, Philippe Marin et Jean Pisani-Ferry s’inquiètent de la direction que prend le gouvernement et demande notamment un rééquilibrage social de la réforme. Si l’origine de cette soudaine publicité nous est inconnue, il n’est pas certain qu’elle soit défavorable à l’Elysée qui peut mettre en scène son écoute et opportunément avancer des mesures.
 
« Avec le feu vert du « grand Timonier » Emmanuel Macron en personne, trois des conseillers essentiels de sa campagne, trois économistes de renom appartenant au club dit de La Rotonde -du nom du restaurant à Montparnasse où, avec d’autres ils se réunissaient pour refaire le monde, l’Europe et la France façon Macron- ont décidé de réagir et de prendre la parole. Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry ont donc rédigé « une note confidentielle », opportunément publiée par le journal Le Monde, et qui en appelle à « un rééquilibrage vers le social de l’action gouvernementale ». Car, comme ce trio majeur le constate, «l’ambition émancipatrice du programme présidentiel échappe à un nombre grandissant de concitoyens» » lit-on dans les colonnes de Challenges.
 
Pour le magazine, il s’agit donc plus d’un bon coup pour empêcher l’électorat de gauche de se détourner du président et non d’une fracture interne. De fait, les critiques sur les mesures qui favorisent les plus aisés sont tellement présentes dans le débat public et ces trois économistes sont tellement proches du président, qu’il pourrait s’agir d’une forme timide de mea culpa. Du moins, ce pourrait être la première phase d’un plan qui consisterait ensuite à faire la publicité d’autres mesures plus sociales et à destination des catégories sociales moins aisées, voire défavorisées. « Oh certes, on connaît le plaidoyer en bonne volonté sociale, obstinément déployé, et volontiers concédé par le trio critique : « des mesures importantes ont été mises en œuvre, comme le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés ». Mais elles ne font pas le poids au regard des réformes libérales adoptées, et «ne sont pas à la hauteur des ambitions initiales ». La flexi-flexibilité se ressent fortement, les choix en faveur des plus aisés aussi, mais pas la protection des plus faibles, ni le comblement des inégalités » estime Challenges.





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