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Mercosur : pourquoi Super U durcit sa stratégie d’achats




Mardi 16 Décembre 2025


Super U durcit le ton contre le Mercosur. En promettant de ne pas acheter certains produits d’Amérique latine quand une offre française existe, Dominique Schelcher envoie un signal aux filières comme aux décideurs. Une prise de position qui peut peser sur les achats, l’image-prix et les négociations européennes.



Super U met un “filtre France” sur le Mercosur

Super U a choisi une formule simple, et donc efficace commercialement. Le 16 décembre 2025, Dominique Schelcher a affirmé que les enseignes U n’achèteraient pas de produits d’Amérique du Sud lorsqu’il existe des produits équivalents français, a-t-il déclaré sur RMC/BFMTV. Il a résumé sa critique par une comparaison volontairement tranchante : « Le Mercosur c’est un peu le Shein de la concurrence déloyale », a déclaré Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U.

Derrière le slogan, Super U construit une ligne de marque et une promesse d’assortiment. D’une part, Super U cherche à rassurer l’amont agricole, en affichant une préférence nationale “en rayon” plutôt qu’un discours institutionnel. D’autre part, Super U capte un air du temps consommateur, avec un appel à « se protéger » et à « acheter français ». 

Super U a choisi une formule simple, et donc efficace commercialement. Le 16 décembre 2025, Dominique Schelcher a affirmé que les enseignes U n’achèteraient pas de produits d’Amérique du Sud lorsqu’il existe des produits équivalents français, a-t-il déclaré sur RMC/BFMTV, selon une reprise AFP. Il a résumé sa critique par une comparaison volontairement tranchante : « Le Mercosur c’est un peu le Shein de la concurrence déloyale », a déclaré Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, selon une reprise AFP du 16 décembre 2025. Derrière le slogan, super U construit une ligne de marque et une promesse d’assortiment. D’une part, super U cherche à rassurer l’amont agricole, en affichant une préférence nationale “en rayon” plutôt qu’un discours institutionnel. D’autre part, super U capte un air du temps consommateur, avec un appel à « se protéger » et à « acheter français », toujours selon une reprise AFP du 16 décembre 2025. Enfin, super U transforme un débat technique en message business : l’origine devient un critère de différenciation, au même titre que le prix ou la qualité perçue.

Pour Super U, l’accord Mercosur cristallise d’abord un risque de pression sur les prix agricoles. Le débat est nourri par des paramètres de volumes et de contingents. Un document du Sénat publié le 12 décembre 2025 mentionne notamment un quota de 99 000 tonnes de bœuf assorti d’un droit de 7,5 %, ainsi que 180 000 tonnes de volaille et 60 000 tonnes de riz en franchise de droits. Même si Super U n’énonce pas ces chiffres, ils structurent la crainte des filières : plus l’offre importée est crédible, plus la bataille d’image et de prix se durcit dans la distribution, et Super U anticipe un choc réputationnel autant qu’un choc de marge.

Super U intervient au moment où l’Europe discute précisément des “pare-feu” agricoles. Des eurodéputés ont voulu renforcer les contrôles, avec un mécanisme de sauvegarde et un débat sur les seuils. En parallèle, la France et l’Italie poussaient pour retarder le vote européen sur le Mercosur. Dans ce contexte, Super U protège une chaîne de valeur, et il se place en acteur de stabilisation de l’offre, en disant aux producteurs français qu’il sera au rendez-vous si le Mercosur accélère.

Adélaïde Motte

Dans cet article : consommation, supermarché



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