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Montmartre doit rester un quartier et pas devenir un Disneyland sans âme




Jeudi 18 Octobre 2018


La butte de Montmartre a beaucoup perdu de son charme en devant une attraction qui voit passer 12 millions de touristes chaque année. L’explosion du prix des loyers, la perte de l’authentique et l’omniprésence des attrape-nigauds transforment inexorablement ce lieu mythique.



Creative Commons - Pixabay
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Le tourisme est une chance mais peut devenir une malédiction. Les Parisiens le savent, être la première destination au monde est une vraie chance et fait vivre des milliers de professionnels du secteur. Pour autant, lorsque le tourisme transforme le paysage ou la culture, il est urgent de prendre du recul et de s’interroger. En transformant Montmartre en un quartier du romantisme à la française en carton-pâte, se dirige-t-on dans la bonne direction ? Si la butte de Montmartre continue à devenir un Disneyland sur pavés, alors ce sera mauvais tant pour le tourisme que pour les Parisiens.

Un reportage de l’Agence France presse (AFP) montre bien l’ampleur des dégâts. « Mais qu'est donc devenu le "petit village" d'antan, se demandent les nostalgiques? Celui dont rêvait Amélie Poulain dans son "Fabuleux destin", film du Français Jean-Pierre Jeunet qui a fait le tour du monde, où il faisait bon flâner dans l'Allée des Brouillards... »  explique la dépêche. L’AFP donne ainsi la parole à l’association la République de Montmartre qui lutte pour protéger le quartier et travaille à ce qu’il conserve son âme d’antan. Le quartier qui était celui des peintres et des artistes en raison des prix accessibles de l’immobilier est devenu la cible des commerces attrapes-touristes. Le boulanger et le boucher ont mis la clé sous la porte et il ne reste plus qu’une pharmacie. « Alors que, à la fin du XIXe, Montmartre avait été choisi par les artistes sans le sou pour ses logements bon marché, le "village" est aujourd'hui largement réservé aux bobos nantis voire aux très fortunés, attirant notamment l'attention de stars comme Johnny Depp. C'est un tsunami que j'ai vu en trente ans", confirme Brice Moyse, directeur d'Immopolis, société immobilière spécialisée sur Montmartre. "A l'achat, on est passé de 1.500 euros le m2 à 10.000 euros, voire 20.000 euros" dans certains cas, affirme-t-il. »

Aujourd’hui même les toiles souvenirs sont pour certaines fabriquées en Chine quand les terrasses de cafés empiètent petit à petit sur les artistes. A ne pas protéger l’âme de Montmartre elle risque de bien de complètement disparaitre.

Guillaume Mailloux




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