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Payer plus, regarder moins : la nouvelle équation d’Amazon Prime Video




Vendredi 13 Juin 2025


Promesse d’un divertissement fluide, expérience hachée. L’augmentation des publicités sur Amazon Prime Video bouleverse l’usage des plateformes de streaming. À la clé : un choix imposé entre confort visuel et porte-monnaie.



Amazon Prime Video : une expérience utilisateur saturée de publicités

Le 12 juin 2025, plusieurs médias français confirment ce que de nombreux abonnés dénoncent depuis des mois : les coupures publicitaires sur Prime Video ont explosé. Le phénomène ne se limite pas à quelques annonces épisodiques. Il marque un tournant pour la plateforme d’Amazon, où le contenu vidéo semble désormais secondaire face à la poussée du modèle publicitaire.

Ouvrir un épisode de série ou un film sur Prime Video, c’est aujourd’hui s’exposer à une cascade d’interruptions. D’après Les Numériques, « la quantité de publicités a doublé » par rapport à l’année précédente. Là où l’on tolérait 2 ou 3 minutes d’annonces, les utilisateurs témoignent désormais d’une exposition pouvant atteindre 6 minutes par heure.

Dans son article, Univers Freebox évoque une évolution encore plus insidieuse : « Amazon s’apprête à diffuser des publicités lorsqu’un contenu est mis en pause ». Plus question donc de reprendre son souffle sans sollicitation commerciale. Chaque moment d’inactivité devient une occasion d’exposer le spectateur à de nouvelles marques.

Prime Video payant… mais pas sans publicité

Le modèle d’abonnement repose sur une logique en trompe-l’œil. Officiellement, Prime Video est inclus dans l’abonnement Amazon Prime à 6,99 euros par mois. Mais depuis début 2024, cette offre inclut systématiquement des publicités. Le choix est simple : accepter les annonces ou payer un supplément de 1,99 euro pour s’en débarrasser.

Or, comme le souligne le Journal du Geek, « cette option sans publicité ne garantit pas une interface exempte de sollicitations marketing ». Certains écrans ou bannières demeurent, même avec l’option payante. Résultat : une partie des abonnés se sentent piégés par un service transformé, sans avoir donné leur accord explicite à cette évolution.

Réactions des utilisateurs : entre frustration et résignation

Sur les réseaux sociaux comme dans les forums d’assistance d’Amazon, la colère est palpable. Des messages évoquent un « service dégradé » pour un prix qui augmente. D’autres dénoncent une forme d’abus de confiance. Car pour nombre d’abonnés, Prime Video n’est qu’un service secondaire dans un abonnement souscrit pour d’autres raisons (livraison, cloud, etc.). L’irruption soudaine et imposée des publicités les prend de court.

Cette évolution s’inscrit dans une tendance globale, comme l’indiquait Clubic : « Toutes les plateformes cherchent à rentabiliser leur audience par la publicité ». Mais Amazon va plus loin en supprimant l’option gratuite sans publicité, présente ailleurs sous forme de forfaits différenciés (chez Disney+, Max ou Netflix).

Cette transformation de l’expérience de visionnage interroge : peut-on encore parler de streaming payant, lorsque l’on est exposé à autant de contenus commerciaux ? Pour beaucoup, la réponse est non. Le sentiment d’un glissement progressif vers une télévision linéaire déguisée est partagé.

Le choix proposé — payer plus pour avoir moins de pub — illustre un basculement du modèle économique. Désormais, ce n’est plus la qualité du contenu qui justifie l’abonnement, mais la possibilité d’éviter les interruptions. Une inversion des valeurs initiales du streaming à la demande.

François Lapierre




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