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Pétrole : la deuxième raffinerie française mise à l’arrêt




Lundi 4 Mars 2024


La deuxième plus grosse raffinerie française de TotalEnergies, la raffinerie de Donges, située en Loire-Atlantique près de Saint-Nazaire, a arrêté toutes ses activités depuis le 20 février 2024. L'annonce a été faite par un représentant de la CGT, le vendredi 1ᵉʳ mars 2024, et serait due à des risques de fuite et de corrosion sur le réseau.



Une mise à l'arrêt pour risque de corrosion et de fuite

La raffinerie de Donges, un acteur clé dans le paysage énergétique français, se trouve actuellement dans une situation critique. « Entièrement à l’arrêt depuis plus d’une semaine » pour cause de « corrosion et de fuites », cette interruption majeure a été annoncée par Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général de la CGT au sein de cette installation de TotalEnergies. La décision d'un « arrêt technique », imposée depuis le 20 février par la Dreal, soulève néanmoins des questions sur la gestion et l'entretien des infrastructures critiques. La situation actuelle fait en effet suite à une mise en demeure de la préfecture de Loire-Atlantique envers TotalEnergies au mois de décembre 2023. Depuis ce mois-ci, la moitié des activités de la raffinerie était à l'arrêt.

Fabien Privé Saint-Lanne a révélé l'ampleur des problèmes rencontrés sur le site : « Actuellement, il y a des problèmes de corrosion et de fuites, un bouchage sur un four (...) mais aussi 32 000 kilomètres de tuyauterie à refaire ». Malgré ces défis, il estime que « les fuites ne représentent pas de risque environnemental pour l’environnement du site ». Ces « activités de maintenance et d’entretien qui sont nécessaires » représentent des dépenses de l'ordre de 50 millions d'euros par an, selon TotalEnergies.

Une politique de moindre coût malgré des bénéfices records en 2023.

TotalEnergies prévoit une reprise de l'activité de la raffinerie pour la fin mars 2024. Cet arrêt, bien que provisoire, a de quoi susciter des inquiétudes chez les Français concernant l'approvisionnement en carburant, mais il suscite surtout une certaine indignation de la part des syndicats et des employés de l'entreprise. Alors que cette dernière se targue d'investir dans la sécurité de ses installations, la CGT critique ce qu'elle estime être une « politique d'entretien et de maintenance à moindre coût ».

Pour la CGT, 50 millions d'euros par an ne sont pas suffisants. Selon le syndicat, TotalEnergies ferait tout pour réduire ses coûts, souvent au détriment de ses salariés dont une partie travaillerait près de 16 heures d'affilée, et sans avoir touché de salaire depuis décembre 2023 pour certains. Une politique qui a du mal à passer, surtout après la publication des résultats de TotalEnergies, en février 2024, pour l'exercice de 2023, et pour lequel, l'entreprise affiche des bénéfices nets de près de 20 milliards d'euros (19,8).

Axelle Ker




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