Made in France : levier de marché plus que vitrine symbolique
Derrière l’image du « fabriqué en France », il y a une logique business. Selon la grande consultation menée pour les 15 ans d’Origine France Garantie, 51 % des entreprises l’utilisent d’abord pour valoriser leur production, 32 % pour se différencier sur un marché saturé. La reconnaissance qualité n’arrive qu’en troisième position (13 %).
La donnée clé côté conso est connue mais reste forte : 89 % des Français préfèrent acheter un produit fabriqué en France. Dans un univers où la traçabilité est un facteur de décision, afficher sa production hexagonale devient une stratégie commerciale assumée.
44 % des entreprises certifiées OFG recrutent actuellement, contre 29 % dans l’industrie au global. Côté relocalisation, 25 % des répondants ont déjà rapatrié un savoir-faire ou sont en train de le faire, alors que le taux national est inférieur à 4 % (DGE). Ces chiffres montrent que derrière les discours, des investissements sont réellement engagés.
Ce que les entreprises demandent, c’est de la lisibilité économique : moins de complexité fiscale, des aides à l’innovation, des passerelles vers l’international. Parce que la production locale n’a de sens que si elle est économiquement viable.
Innovation, fiscalité, export : les trois nerfs de la guerre
Les attentes exprimées sont nettes : un soutien renforcé à l’innovation, notamment sur l’éco-conception, les matières recyclées, la circularité. Or selon la Banque de France, moins d’un tiers des PME françaises investissent en R&D. En clair : celles qui le veulent manquent de moyens.
Sur l’export, le discours est lucide. 44 % disent ressentir un impact modéré des surtaxes ou barrières douanières, 19 % un effet négatif marqué. Les entreprises OFG ne rejettent pas l’international, au contraire. Mais elles demandent une stratégie coordonnée : accompagnement, mise en réseau, visibilité.
Enfin, la fiscalité de production reste un frein majeur. Les PME labellisées attendent des mesures claires pour réduire le poids administratif et rendre les aides plus accessibles.
90 % des répondants souhaitent que le label renforce son lobbying, notamment pour être mieux pris en compte dans les appels d’offres publics. L’objectif n’est pas de subventionner à l’aveugle, mais de récompenser l’impact réel : emploi local, relocalisation, innovation propre.
Un observatoire économique OFG est en réflexion pour produire des indicateurs vérifiables : emploi, investissement, impact territorial. Une façon de structurer un Made in France mesurable, revendicatif, compatible avec la performance économique.