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Retraites : le gouvernement reporte la revalorisation de 6 mois




Mercredi 2 Octobre 2024


Le gouvernement a pris une décision qui ne passe pas inaperçue : la revalorisation des retraites sera reportée au 1er juillet 2025 au lieu du 1er janvier. Cette mesure, qui concerne 17 millions de retraités, permettrait à l’État d'économiser près de 3 milliards d’euros. Mais qu’est-ce que cela implique réellement pour les pensionnés et les finances publiques ?



La revalorisation des retraites : six mois de patience pour 3 milliards d’économies

Retraites : le gouvernement reporte la revalorisation de 6 mois

La traditionnelle revalorisation des retraites, initialement prévue au 1er janvier, est reportée au 1er juillet 2025. Cette décision, annoncée par le gouvernement Barnier, concerne 17 millions de retraités du régime général et des autres régimes, comme celui de la Fonction publique. Selon les informations communiquées, cette mesure permettrait à l’État de réaliser une économie substantielle de 3 milliards d’euros. L’État doit trouver des solutions pour réduire le déficit public. Michel Barnier, Premier ministre, a annoncé que le déficit du PIB en 2025 devrait être ramené à 5 %, contre 6,1 % prévu pour 2024. Ce décalage de la revalorisation des pensions est l’une des nombreuses mesures du projet de loi de finances 2025. Bien que Bercy précise qu'il ne s’agit pas d’un « gel » des pensions, mais d’un simple report, la nuance reste peu appréciée par les retraités concernés.

 

Outre le décalage dans le temps, ce report pourrait également avoir un impact sur le taux de revalorisation lui-même. En effet, le calcul de la revalorisation des retraites se base sur la moyenne annuelle de l’inflation, constatée deux mois avant l'indexation. Initialement, la revalorisation de janvier 2025 aurait été basée sur l'inflation d’octobre 2024, avec une estimation autour de 2,3 % ou 2,4 % selon la CFDT retraités. Mais en repoussant la date à juillet 2025, le mois de référence passe à mai 2025, et l’inflation tend actuellement à ralentir. Bercy anticipe donc une revalorisation « a priori de 1,8 % » en juillet. Ce report et cette potentielle baisse du taux de revalorisation représentent une double peine pour les retraités. La perte de pouvoir d’achat, accumulée de janvier à juin 2025, ne sera pas rattrapée. Selon Bercy, la revalorisation au 1er juillet ne sera « pas rétroactive ». Les retraités pourraient ainsi voir leur pension augmenter moins que prévu, en plus de devoir patienter six mois de plus.


Des économies nécessaires pour un budget sous tension

Pourquoi cette décision impopulaire ? Elle fait partie du plan d’économies du gouvernement pour le budget 2025. Face à un déficit attendu supérieur à 6 %, l’État cherche à réduire la dérive des comptes publics. La nouvelle équipe gouvernementale doit trouver « soixante milliards » d’économies pour atteindre l’objectif d'un déficit à 5 % du PIB en 2025. Parmi ces économies, 40 milliards proviendront de baisses de dépenses (20 milliards pour l'État, 13 milliards pour la Sécurité sociale, et 7 milliards pour les collectivités locales). La revalorisation des retraites est une technique bien connue des gestionnaires budgétaires. Sous l’ancien exécutif, des idées de sous-indexation des pensions avaient été envisagées. Emmanuel Macron avait cependant écarté cette option, préférant maintenir l’indexation sur l’inflation. Le report de six mois apparaît donc comme un compromis, permettant au gouvernement de réaliser des économies tout en évitant un gel total des pensions, et ainsi calmer les contestations.

Malgré une inflation qui commence à ralentir, les ménages français peinent à ressentir une amélioration. La revalorisation retardée des retraites, couplée à d’autres changements économiques, alimente les craintes d’une détérioration du niveau de vie des retraités. Le gouvernement devra ainsi défendre cette mesure impopulaire, tout en justifiant sa politique budgétaire axée sur la réduction du déficit.


Grégoire Hernandez

Dans cet article : gouvernement Barnier, pensions, retraite



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