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Télétravail ou présentiel : il existe une troisième voie




Vendredi 15 Mai 2020


La crise que nous venons de traverser a mis en évidence une organisation du travail qui était encore anecdotique en France : le télétravail. Contrairement aux pays anglo-saxons où l’on compte près d’un tiers de télétravailleurs, en France en 2019 moins de 20% des salariés travaillaient en effet à domicile régulièrement. Mais entre le classique travail en présentiel et le travail à domicile, une troisième possibilité s’offre aux entreprises : les bureaux de passage internes à l’entreprise répartis aux abords des grandes villes.



Télétravail ou présentiel : il existe une troisième voie
Temps perdu dans les transports, impact Carbonne

Parfois apprécié, parfois subi durant le confinement, le télétravail a permis aux Français de se rendre compte des distances parcourues chaque jour pour le trajet domicile-travail. En région parisienne, nombreux sont ceux qui passent plus de deux heures aller-retour dans les transports en commun surchargés ou dans un trafic automobile très dense. Ces 10 heures de transport s’ajoutent au temps de travail aboutit à des semaines très longues. Or, une fois au bureau, les travailleurs s’assoient devant un ordinateur similaire à celui de leur salon. La distance et le trajet ne sont donc, en réalité, qu’une « perte de temps » qui réduit leur bien-être au quotidien et rend difficile un équilibre entre travail et vie personnelle. Outre le temps passé, le trajet quotidien domicile-travail implique également une augmentation de la pollution : 15% des émissions du secteur des transports en France, selon l’Insee, sont liées aux travailleurs qui se rendent au bureau. L’écologie étant un des problèmes majeurs qui inquiètent la nouvelle génération, trouver une solution pour réduire l’impact carbone de l’activité des salariés devient un argument de taille pour le recrutement de nouveaux talents jeunes et dynamiques. Or ces nouveaux talents représentent un enjeu crucial d’innovation et de potentiel de croissance que les grandes entreprises s’arrachent pour rester compétitives.

Le télétravail est-il l’alternative ?

Pourtant le télétravail n’est pas toujours l’idéal. l’Institut national de Recherche et de Sécurité pour la Prévention des Accidents du Travail et des Maladies professionnelles (INRS) écrit  que celui-ci nécessite préparation et accompagnement car, sans ces précautions, il peut être source de risques et générer des atteintes à la santé et à la sécurité des salariés ». Pour la CFE CGC, le télétravail peut dans certains cas s’apparenter à « du travail à domicile dégradé. » Selon un sondage, 43% des salariés disent « ne pas disposer d'un espace de travail adapté et 48% être confrontés à des difficultés techniques ». Laurent Berger de la CFDT soulignait que le télétravail « ne pouvait pas être un mode de travail permanent ». Même le MEDEF au travers d’Hubert Mongon, le délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) veut tirer un bilan de cette période et faire le point sur «les risques qu'on a vu apparaître» ou l'«inconfort» du télétravail. Le Président de Suez Jean Louis Chaussade souligne, lors d’une interview sur BFM, « Je pense que sur le télétravail, il faut être prudent ».

 

La troisième possibilité entre télétravail et présentiel : les bureaux de proximité

La « troisième voie », les bureaux délocalisés, sorte de centres d’affaires interne, répartis en banlieue à proximité des lieux d’habitation, propose une alternative complémentaire. Elle répond à la double problématique de réduction des temps de trajet et de l’impact carbone : les bureaux sont plus proches du domicile des salariés, car situés aux abords des grandes villes, ce qui réduit le temps de trajet et donc la consommation énergétique. Les collaborateurs ont donc plus de temps pour eux et leur famille, et leur activité est moins nocive pour la planète.

Les bureaux délocalisés ont en outre l’avantage de permettre de conserver un côté « en présentiel » puisque les salariés se déplacent, mais à proximité de leur domicile. C’est un des problèmes du télétravail pur : en télétravail, certains salariés sont démotivés, lorsqu’ils ne se retrouvent pas dans un espace peu propice à la concentration à cause des enfants, par exemple, ou d’un domicile trop petit où il est impossible de s’isoler. Ainsi certaines grandes entreprises réfléchissent à des solutions mixtes autour des 3 possibilités : présentiel, bureaux de proximité et télétravail. Un grand groupe du CAC 40 envisagerait de proposer à ses collaborateurs une dizaine d’implantations autour de Paris avec des bureaux de passage sur des plateaux de 200 m2.

Le Groupe LF Immobilier propose des solutions de ce type, avec plusieurs plateaux de 200 à 600 m2, entièrement équipés en bureaux individuels dans une ambiance cosy. Une alternative pérenne et flexible aux centres d’affaires, car entièrement occupés par une seule entreprise. Les collaborateurs ont ainsi le choix, certains jours, de ne pas faire de trajet tout en bénéficiant d’un environnement calme et distinct de leur espace privé. Selon, Elodie François-Muller directrice du Groupe LF Immobilier   : « ce type de solution offre un réel avantage aux salariés d’entreprises installées à Paris ou à la Défense et qui vivent en banlieue. Cette solution leur évite environ deux heures de temps de transport quotidien. C’est plus confortable pour le collaborateur qui se retrouve dans des bureaux individuels très confortables avec une déco sympa. Au final, cette flexibilité autour du télétravail, du présentiel et du bureau de proximité est encore très rare et c’est un vrai plus en termes de qualité de vie. Souvent les salariés ressentent de la gratitude pour leur employeur de proposer ce type de solution. C’est efficace et en plus c’est moins cher pour l’entreprise, car le prix au mètre carré en périphérie est bon marché et c’est bon pour l’environnement. Bref, c’est gagnant pour tout le monde ! »
 

La Rédaction




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