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Voiture électrique : les stocks d'invendus s'accumulent en Allemagne...




Lundi 10 Juin 2024


Une étude de Chemnitz pointe du doigt l'impact de l'arrêt du bonus écologique sur le marché allemand de la voiture électrique.



100 000 voitures invendues stockées

L'arrêt des subventions à l'achat de voitures électriques en Allemagne a entraîné une chute drastique des ventes, selon l'étude de Chemnitz. En mai 2024, les ventes de voitures électriques ont diminué de 30,6% par rapport à mai 2023, ramenant la part de marché de ces véhicules à 12,6%, contre 18% l'année précédente. Ce déclin a contribué à une réduction de 4,3% des immatriculations totales, illustrant l'impact majeur des aides gouvernementales sur le marché de l'électromobilité.

Les constructeurs automobiles se retrouvent aujourd'hui avec environ 100 000 voitures électriques invendues, stockées dans divers entrepôts à travers le pays. Ces véhicules, produits par des marques locales comme Tesla et des importations telles que BYD, s'accumulent près des usines, dans les ports et chez les concessionnaires. La gestion de ces stocks impose des coûts supplémentaires aux constructeurs, qui pourraient être contraints de proposer des réductions significatives pour écouler ces véhicules, rappelle Automobile Propre.  « Il s'agit aussi bien de véhicules appartenant à des constructeurs allemands que de voitures importées », tient à souligner Werner Olle, principal auteur de l'étude de Chemnitz.

L'Allemagne maintient ses objectifs

Malgré un marché en berne, le gouvernement allemand reste déterminé à poursuivre la transition vers l'électromobilité. Olaf Scholz a insisté sur le fait que reculer vers la transition énergétique nuirait in fine à la compétitivité industrielle de l'Allemagne. Le chancelier a également mis en garde contre les dangers du protectionnisme, appelant à une approche équilibrée qui soutienne à la fois l'ouverture des marchés et les industries locales.

La fédération allemande des constructeurs automobiles internationaux (VDIK) exhorte le gouvernement allemand à étendre le déploiement des bornes de recharge ainsi qu'à s'engager dans des politiques visant à réduire les coûts de l'électricité afin de relancer le marché et la confiance des consommateurs. De son côté, la France a réussi à maintenir une part de marché de 17,7% pour les voitures électriques, malgré un durcissement des conditions d'accès au bonus écologique, et grâce au dispositif de leasing social. Pour autant, la dynamique de la voiture électrique peine à se maintenir. Tous les pays de l'Union européenne, quels qu'ils soient, rencontrent des défis similaires, et la plupart se retrouvent avec des stocks excédentaires. Il reste à voir si l'Union européenne, malgré ces mauvais signaux, maintiendra ou non ses objectifs, notamment celui d'interdire la vente de voiture thermiques neuves en 2035.

Axelle Ker




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