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Volkswagen : perte de 1,3 milliard au troisième trimestre 2025




Vendredi 31 Octobre 2025


Volkswagen a confirmé, dans ses comptes du troisième trimestre 2025, un basculement dans le rouge. Le groupe allemand, numéro un européen de l’automobile, fait face à la combinaison la plus défavorable depuis plusieurs années : hausse des coûts industriels, tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis, et ralentissement du marché chinois.



Volkswagen victime d’une conjonction de charges exceptionnelles et de tensions commerciales

L’impact des droits de douane américains décidés par l’administration Trump est désormais pleinement visible dans les comptes. Selon Reuters, ces surtaxes à l’importation représentent un coût estimé à 5 milliards d’euros sur l’exercice 2025 pour Volkswagen. Cette politique commerciale, appliquée aux véhicules et composants importés d’Europe et de Chine, pèse lourdement sur les bénéfices du groupe.

À ces tensions s’ajoute une charge exceptionnelle de 4,7 milliards d’euros, liée à la restructuration de Porsche, d’après Automotive World. La marque de prestige a revu sa stratégie électrique, privilégiant le développement d’hybrides rechargeables plus rentables face à la lenteur du marché 100 % électrique. Conséquence directe : une perte nette de 1,3 milliard d'euros au troisième trimestre 2025, la première depuis la Covid-19.

Malgré ces chocs, le chiffre d’affaires consolidé sur les neuf premiers mois de l’année progresse légèrement, à 238,7 milliards d’euros (+0,6 %), selon le communiqué officiel de Volkswagen Group. Les livraisons atteignent 6,58 millions de véhicules, en hausse de 1,8 %, mais la marge opérationnelle s’établit à 2,3 %, en recul sensible par rapport à 2024.

Une entreprise confrontée à des défis structurels

Au-delà de ces éléments conjoncturels, la publication de Volkswagen révèle des fragilités plus profondes. Le constructeur doit absorber à la fois les surcoûts liés à la transition énergétique, la hausse du prix des matières premières et les perturbations dans la chaîne logistique mondiale. Le ralentissement du marché chinois, où les ventes du groupe ont reculé de 7 % sur la période, selon Reuters, amplifie la pression. Sur les marchés, la réaction a été prudente mais négative. L’action Volkswagen a reculé de près de 4 % à la Bourse de Francfort à la suite de la publication, selon MarketScreener.

Les difficultés rencontrées sur le segment électrique pèsent également sur la rentabilité. Les coûts de développement des plateformes de nouvelle génération (MEB+ et SSP) restent élevés, tandis que la demande européenne progresse moins vite qu’anticipé. En parallèle, les marques concurrentes — Tesla, BYD et Hyundai — accélèrent leurs lancements, fragilisant la position du groupe sur les principaux marchés.

Volkswagen tente de réagir : rationalisation de la production, recentrage sur les modèles à forte marge, et réévaluation de son implantation en Amérique du Nord. Ces mesures doivent, à terme, améliorer la productivité. Mais leur efficacité reste à démontrer dans un environnement fiscal et commercial instable.


 

Paolo Garoscio




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