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Volvo plie sous les droits de douane américains : un milliard d’euros envolé




Mardi 15 Juillet 2025


Le groupe suédois Volvo encaisse un choc brutal. Entre tensions commerciales et repositionnement stratégique, il vient d’acter une perte colossale. Que cache ce milliard d’euros sacrifié sur ses bilans ?



L’EX30 et l’EX90, premières victimes des taxes douanières de Donald Trump

Le 15 mai 2024, Volvo Cars a officiellement annoncé une dépréciation d’actifs d’environ un milliard d’euros, soit 1,2 milliard de dollars, en réponse directe à l’impact croissant des droits de douane américains et à plusieurs retards stratégiques de lancement. Cette charge exceptionnelle s’inscrit dans les résultats financiers du deuxième trimestre 2025.

Derrière cette décision comptable se cache un double revers industriel. Le constructeur, désormais propriété du chinois Geely, avait massivement investi dans le développement de ses modèles EX30 et EX90, deux véhicules électriques stratégiques produits en Chine.
Mais ces modèles sont aujourd’hui au cœur de la tourmente. Selon Les Échos, cette dépréciation correspond à des « actifs immobilisés et à d'autres actifs liés au programme EX30 et EX90 », dont les perspectives commerciales ont été revues à la baisse. En cause : l’aggravation des droits de douane imposés aux véhicules électriques fabriqués en Chine à destination du marché américain.

Une décision qui pèse lourd sur les résultats financiers de Volvo

Dans ses communications officielles, Volvo Cars précise que cette dépréciation s’élève à 1,02 milliard de dollars. Le site Boursorama indique que ce montant inclut « la charge de dépréciation d'actifs, principalement liée aux modèles EX30 et EX90 » et que cette mesure devrait peser « lourdement sur les résultats financiers du deuxième trimestre ».
Toujours selon Boursorama, cette annonce est intervenue quelques semaines seulement après que la société a signalé une diminution des volumes de vente, notamment en Amérique du Nord, où les conditions d’accès au marché se sont sensiblement durcies.

Le pari industriel de la Chine remis en question

Jusqu’ici, la stratégie industrielle de Volvo reposait en partie sur l’optimisation de ses chaînes de production en Chine, où sont assemblés ses modèles électriques les plus récents. Ce choix semblait rationnel : coûts de fabrication réduits, expertise technologique et proximité avec le groupe Geely.
Mais les bouleversements géopolitiques remettent en question cette architecture. Les tensions douanières ont considérablement réduit la rentabilité attendue des modèles conçus en Chine, obligeant Volvo à revoir ses hypothèses de rentabilité à moyen terme. La priorité est désormais claire : réadapter les flux de production, réorganiser les chaînes logistiques, et réévaluer les marchés cibles pour les modèles EX30 et EX90.

François Lapierre




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