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Accusations de monopole : Google échappe au scénario du pire




Mercredi 3 Septembre 2025


Le jugement antitrust rendu le 2 septembre 2025 aux États-Unis a en partie surpris. Il ne force pas Google à céder son navigateur Chrome ni son système Android, comme certains le demandaient, mais la décision contraint le groupe à modifier en profondeur ses relations commerciales et son mode de partage des données.



Google ne devra pas céder Chrome ni Android

La première conséquence visible du jugement a été financière. Selon Reuters, l’action Alphabet, maison mère de Google, a bondi de 6,7 % à 8 % dès l’annonce. Les investisseurs redoutaient un démantèlement forcé de Chrome, actif stratégique représentant plus de 60 % de part de marché des navigateurs. Son maintien intégral dans le périmètre de l’entreprise rassure quant à la continuité de son modèle publicitaire fondé sur la recherche.

Toutefois, cette décision concernant Chrome masque une contrainte plus structurelle. Le juge Amit Mehta a interdit les accords exclusifs par lesquels Google verrouillait son accès aux utilisateurs. Comme l’a rapporté AP News, les partenariats imposant son moteur de recherche comme choix par défaut sur smartphones et navigateurs ne pourront plus être conclus dans les mêmes termes. Ces contrats, qui représentaient plusieurs milliards de dollars annuels, constituaient une barrière majeure pour les rivaux.

Un impact direct sur les accords avec Apple et les acteurs du mobile

Le jugement va surtout avoir un impact sur l’accord emblématique entre Google et Apple. Selon Reuters, cet arrangement rapporte environ 20 milliards de dollars par an à Apple en échange du maintien de Google comme moteur par défaut sur Safari. Bien que la décision n’annule pas rétroactivement ce contrat, elle le fragilise : toute renégociation future devra tenir compte de l’interdiction des exclusivités.
Pour Google, cette situation est doublement délicate. D’un côté, Chrome reste le principal canal d’accès aux recherches, consolidant le monopole de fait. De l’autre, l’entreprise perd un outil de verrouillage commercial qui garantissait une rente stable et limitait les risques de bascule vers des concurrents. Les fabricants d’appareils Android, eux, gagnent une marge de manœuvre nouvelle pour préinstaller d’autres services, ce qui pourrait redessiner les équilibres du marché mobile.
La justice américaine a également ordonné que Google partage certaines données de recherche avec ses rivaux, comme l’indique Reuters. Pour le groupe, l’impact économique est majeur : sa base de données est l’actif central de son modèle publicitaire, représentant une capacité unique de ciblage. L’ouverture contrainte de ces données risque de réduire son avantage compétitif, tout en offrant aux concurrents une chance de se renforcer.

Aurélien Lacroix




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