Le coût de la dette augmente en France mais baisse en Italie
Sur le segment des maturités 10 ans, l’OAT française évolue actuellement autour de 3,46 %, à moins de 15 points de base du BTP italien, coté à 3,59 % (données au 19 août 2025). Un écart historiquement faible, quand on se souvient qu’il dépassait 80 points de base il y a encore un an. Selon le Financial Times, il s’agit du resserrement le plus marqué depuis la crise de 2008.
Ce mouvement traduit une remise en cause de l’ordre établi : alors que l’OAT était traditionnellement perçue comme une valeur refuge intermédiaire, entre le Bund allemand et la dette périphérique, elle converge désormais avec le profil de risque italien. La perception de la prime de risque française est donc en train de se revaloriser à la hausse.
Ce mouvement traduit une remise en cause de l’ordre établi : alors que l’OAT était traditionnellement perçue comme une valeur refuge intermédiaire, entre le Bund allemand et la dette périphérique, elle converge désormais avec le profil de risque italien. La perception de la prime de risque française est donc en train de se revaloriser à la hausse.
Les fondamentaux macro-budgétaires en cause
Deux dynamiques opposées expliquent cette convergence. Côté français, les signaux sont clairement dégradés : déficit public à 5,8 % du PIB en 2024, dette autour de 114 % du PIB, et perspectives de consolidation budgétaire incertaines. L’agence Moody’s a d’ailleurs abaissé la note souveraine en décembre 2024, pointant l’absence de trajectoire crédible de réduction du déficit. À cela s’ajoute une instabilité politique persistante qui complique le vote d’un budget rectificatif et fragilise la visibilité à moyen terme.
Côté italien, la situation s’avère paradoxalement plus favorable. Bien que le stock de dette reste supérieur (environ 140 % du PIB), la trajectoire est orientée à la baisse : déficit en repli à 4,3 % du PIB en 2024, projections à 2,8 % pour 2026, et un gouvernement Meloni qui réussit à convaincre les marchés de sa discipline budgétaire. La prime de risque italienne par rapport au Bund s’est réduite à moins de 100 points de base, son plus bas niveau depuis 2009 souligne Reuters.
Côté italien, la situation s’avère paradoxalement plus favorable. Bien que le stock de dette reste supérieur (environ 140 % du PIB), la trajectoire est orientée à la baisse : déficit en repli à 4,3 % du PIB en 2024, projections à 2,8 % pour 2026, et un gouvernement Meloni qui réussit à convaincre les marchés de sa discipline budgétaire. La prime de risque italienne par rapport au Bund s’est réduite à moins de 100 points de base, son plus bas niveau depuis 2009 souligne Reuters.
Implications de marché et perspectives d’investissement
Pour les investisseurs obligataires, cette convergence modifie le paysage du risk-reward en zone euro. La France, qui était jusqu’ici positionnée dans le « core » avec un spread maîtrisé, voit sa courbe se rapprocher des pays périphériques. Si la dynamique actuelle se poursuit, Paris pourrait bientôt emprunter plus cher que Rome, renversant une hiérarchie de long terme.
Ce scénario a plusieurs implications. D’une part, il renforce l’attrait relatif des BTP italiens, qui offrent encore un portage supérieur pour un risque de crédit qui n’apparaît plus significativement plus élevé que celui des OAT. D’autre part, il fragilise le statut de la France au sein de la zone euro : un coût de financement supérieur pourrait accélérer l’effet boule de neige de la dette et limiter les marges de manœuvre budgétaires, en particulier dans un environnement de taux directeurs durablement élevés.
Enfin, cette inversion potentielle pourrait également influer sur les allocations de portefeuille institutionnelles : certains investisseurs, historiquement surpondérés en OAT par rapport aux BTP, pourraient être tentés de rééquilibrer en faveur de l’Italie. Les prochaines semaines seront déterminantes : tout signe de blocage politique à Paris ou de dérapage supplémentaire du déficit renforcerait ce réalignement des courbes.
Ce scénario a plusieurs implications. D’une part, il renforce l’attrait relatif des BTP italiens, qui offrent encore un portage supérieur pour un risque de crédit qui n’apparaît plus significativement plus élevé que celui des OAT. D’autre part, il fragilise le statut de la France au sein de la zone euro : un coût de financement supérieur pourrait accélérer l’effet boule de neige de la dette et limiter les marges de manœuvre budgétaires, en particulier dans un environnement de taux directeurs durablement élevés.
Enfin, cette inversion potentielle pourrait également influer sur les allocations de portefeuille institutionnelles : certains investisseurs, historiquement surpondérés en OAT par rapport aux BTP, pourraient être tentés de rééquilibrer en faveur de l’Italie. Les prochaines semaines seront déterminantes : tout signe de blocage politique à Paris ou de dérapage supplémentaire du déficit renforcerait ce réalignement des courbes.