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Dieselgate : Martin Winterkorn, ex-PDG de Volkswagen, devant les juges




Lundi 2 Septembre 2024


Le 3 septembre 2024 marque le début d’un procès particulièrement attendu dans le monde de l’industrie automobile : celui de Martin Winterkorn, l’ancien président-directeur général de Volkswagen. Cette affaire, connue sous le nom de « Dieselgate », a secoué le secteur en 2015 lorsque la manipulation des tests d’émissions de moteurs diesel a été révélée. Le procès commencera le 3 septembre 2024 à Brunswick, en Allemagne, et devrait durer plusieurs années.



Un procès très attendu pour une fraude historique

Martin Winterkorn, qui a dirigé Volkswagen de 2007 à 2015, est accusé de plusieurs infractions graves, notamment de fraude, de fausse déclaration et de manipulation du marché. Ces accusations découlent de l’utilisation de logiciels truqueurs dans les véhicules diesel de la marque, conçus pour tromper les tests de pollution. L’entreprise a admis ces pratiques en septembre 2015, quelques jours avant la démission de Martin Winterkorn. Ce scandale a depuis coûté à Volkswagen plus de 30 milliards d’euros en amendes, indemnisations et autres dépenses juridiques.

Pour les actionnaires et les plaignants, l’objectif du procès est clair : obtenir réparation pour les pertes subies. Ils réclament un total de 4,4 milliards d’euros en dommages et intérêts, accusant Martin Winterkorn de ne pas avoir divulgué en temps voulu les risques auxquels l’entreprise était exposée, ce qui a conduit à une chute brutale de la valeur des actions de Volkswagen.

Martin Winterkorn : un procès aux multiples enjeux

Depuis le début de cette affaire, Martin Winterkorn a toujours nié avoir été directement impliqué dans la décision d’utiliser les logiciels truqueurs. Il affirme qu’il n’a jamais encouragé ou ordonné une telle manipulation et qu’il a été mal informé par ses subordonnés. Sa défense repose sur l’idée qu’il aurait agi différemment s’il avait été pleinement informé des pratiques frauduleuses. Toutefois, cette position est difficile à défendre, surtout pour un dirigeant reconnu pour sa connaissance approfondie des aspects techniques des véhicules Volkswagen.

L’enjeu pour Martin Winterkorn est immense. Si le tribunal le reconnaît coupable, il pourrait non seulement être condamné à des peines de prison, mais également être tenu personnellement responsable des dommages financiers causés par le scandale. En parallèle, il fait face à plusieurs actions en justice, dont une qui pourrait l’obliger à rembourser plus de 11 millions d’euros à Volkswagen, correspondant à une partie de son salaire lorsqu’il était encore en fonction.

Ce procès ne concerne pas seulement Martin Winterkorn ou Volkswagen. Il pourrait avoir des répercussions majeures sur l’ensemble de l’industrie automobile. Le Dieselgate a déjà provoqué une vague de régulations plus strictes sur les émissions des véhicules à travers le monde, et ce procès pourrait renforcer encore plus la surveillance des pratiques des constructeurs automobiles.
 

Paolo Garoscio




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