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France Télévisions et TF1 dénoncent le lancement de Free TV




Lundi 27 Octobre 2025


Le lancement de Free TV, la nouvelle plateforme de streaming gratuite de Free, a provoqué une vive réaction des groupes France Télévisions et TF1. Tous deux dénoncent une opération jugée « brutale » et « sans concertation », qui soulève de lourdes questions sur les droits de diffusion, la rémunération des contenus et l’équilibre économique du secteur audiovisuel français.



Les critiques de France Télévisions et TF1 : entre indignation et défense des droits

Le 21 octobre 2025, Free a dévoilé Free TV, son application de télévision gratuite accessible à tous, abonnés ou non. Présentée par Xavier Niel comme « la plus grande offre TV gratuite de France », cette initiative marque une nouvelle étape dans la stratégie du groupe Iliad, mais aussi un tournant dans les relations entre opérateurs et éditeurs. Car France Télévisions et TF1 ont immédiatement exprimé leur désaccord, accusant Free d’avoir intégré leurs chaînes sans autorisation ni rémunération.

Le lundi 27 octobre 2025, les groupes France Télévisions et TF1 ont publié un communiqué commun dénonçant le lancement de Free TV, qu’ils qualifient d’« initiative unilatérale ». Selon eux, Free a repris leurs chaînes et certains contenus « sans concertation préalable » et sans rémunération. Ils accusent l’opérateur d’avoir violé les règles élémentaires de la coopération audiovisuelle. D’après Boursorama, les deux groupes affirment que cette démarche « témoigne d’un mépris des droits des ayants droit, créateurs et acteurs du secteur audiovisuel ».

Les dirigeants estiment que cette méthode « brutale et unilatérale » remet en cause la capacité des éditeurs à financer la création française. Ils alertent sur une possible atteinte à la propriété intellectuelle et au financement public de la production audiovisuelle. Par ailleurs, ils demandent aux pouvoirs publics et à l’ARCOM de se saisir du dossier, considérant que cette pratique « déstabilise l’ensemble de l’écosystème ». 

Free TV, une offre massive qui bouscule la diffusion traditionnelle

Lancée officiellement le 21 octobre 2025, Free TV est accessible gratuitement à tous les internautes, qu’ils soient clients Freebox, Free Mobile ou simples visiteurs. Le service regroupe 170 chaînes, dont 16 de la TNT, ainsi que 25 000 programmes en replay, selon le communiqué officiel d’Iliad publié le même jour. La version premium, Free TV+, est proposée à 0,99 € par mois la première année, puis 5,99 € par mois ensuite.

Le modèle repose sur la publicité pour l’offre gratuite et sur un abonnement pour le service enrichi. L’objectif affiché par Free est de rendre la télévision « aussi simple que possible ». En centralisant les accès, Free espère se positionner comme un agrégateur universel, capable de rivaliser avec Molotov, TF1+ et France.tv.

Cependant, cette intégration directe de chaînes publiques et privées pose un problème majeur : celui du respect des droits d’exploitation. France Télévisions et TF1 affirment ne pas avoir donné leur accord pour l’inclusion de leurs flux, et dénoncent une appropriation sans licence. Ils considèrent que Free « contourne les discussions contractuelles » nécessaires pour la reprise des signaux de diffusion.

Des enjeux juridiques et économiques au cœur du conflit

L’élément central du désaccord porte sur les droits de diffusion. Traditionnellement, un opérateur doit obtenir l’autorisation expresse d’un éditeur avant de proposer ses chaînes sur une plateforme externe. En intégrant les flux de France Télévisions et de TF1 dans Free TV, Free aurait court-circuité ce processus. Les groupes estiment que cela crée une atteinte à la propriété intellectuelle et une distorsion de concurrence, d’autant que le service est monétisé par la publicité.

Selon le droit français, la diffusion d’une chaîne de télévision — même gratuite — nécessite un accord de distribution ou une convention. Le cas Free TV illustre donc une zone grise : Free ne revendique pas être un distributeur mais un agrégateur d’accès, ce qui lui permet, selon lui, de proposer un accès sans stockage ni modification du flux. Toutefois, pour France Télévisions et TF1, cette interprétation fragilise la reconnaissance juridique des éditeurs.

François Lapierre




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