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La compagnie Alitalia ne survivra pas au covid




Jeudi 14 Octobre 2021


Jeudi 14 octobre est annoncé comme le dernier jour d’existence de la marque Alitalia. Faut d’acheteur pour la marque, elle devrait s’éteindre alors que le secteur aérien commercial italien est en pleine restructuration et négociation avec la Commission européenne.



Creative Commons - Pixabay
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Ce soir un peu avant minuit, le dernier appareil Alitalia va atterrir. Et c’est Italmia Trasporto Aereo (ITA) qui portera les couleurs italiennes dans le secteur aérien. « Alitalia a déjà connu mille morts et autant de renaissances, mais, cette fois, rien de tel : la discontinuité entre les deux entités est au cœur du nouveau dispositif, négocié pied à pied entre l’Etat italien et la Commission européenne. Pour matérialiser ce changement d’époque, la marque Alitalia elle-même a été mise en vente, pour la somme de 290 millions d’euros. Pour l’heure, aucun acheteur ne s’est présenté, et ITA a renoncé à acheter le logo, jugeant le prix trop élevé » explique Le Monde .

C’est une page d’histoire qui se tourne en Italie pour cette compagnie qui a effectué son premier vol en 1946. « Partiellement privatisée en 1996 par le gouvernement Prodi, l’entreprise n’est jamais parvenue à résoudre son problème de compétitivité, qui n’a fait que s’accentuer, à partir du début des années 2000, avec la naissance des compagnies à bas coût, qui se sont montrées particulièrement agressives dans la Péninsule. En 2005, sa part de marché dans le ciel italien n’est plus que de 25 %, alors qu’elle était de 50 % dix ans plus tôt. En 2019, elle n’est plus que de 13 %, loin derrière Ryanair. Arrivé aux affaires en 2006, le gouvernement Prodi II décide de chercher une solution de marché en mettant en vente les 67 % détenus par l’Etat, sans succès. C’est alors qu’il se tourne vers Air France-KLM, qui, l’année suivante, entre en négociations exclusives avec le Trésor italien. L’offre du groupe franco-néerlandais, le 15 mars 2008, prévoit 2 100 suppressions d’emplois et 6 milliards d’euros d’investissement sur cinq ans » continue le quotidien français.

Après des annonces politiques de redressement qui n’ont pas porté de fruits, le Covid-19 est le coup de grâce. Et le projet ITA veut repartir de zéro et souligne le fait qu’il ne s’agit pas d’une reprise. « Au cours de longues et difficiles discussions avec Bruxelles se dessine peu à peu le profil de la nouvelle entité. L’entreprise ITA, dotée de 1,35 milliard d’euros par le gouvernement de Mario Draghi, disposera de 52 avions (Alitalia en détenait 150), et ne comptera plus, dans un premier temps, que 2 800 employés (Alitalia en comptait 10 200, dont la majorité était en chômage partiel depuis des années) » lit-on plus loin. Une stratégie qui crée des tensions et sur lesquels les autorités nationales et européennes devront se prononcer.

Joseph Martin

Dans cet article : Alitalia, ITA, Le Monde



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