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Geler les avoirs de la Banque centrale russe : la finance mondiale coupée en deux




Jeudi 10 Mars 2022


Pour les pays susceptibles d’être visés un jour par des sanctions américaines ou européennes, l’annonce du gel des avoirs de la banque centrale russe à l’étranger est un avertissement.



Creative Commons - Pixabay
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Avant de se lancer dans une stratégie financière mondiale avec des avoirs aux quatre coins du monde, les pays susceptibles d’être sanctionnés un jour par l’UE ou les Etats-Unis vont hésiter. Les sanctions russes, et notamment le gel des réserves russes à l’étranger, sont en effet un signal très fort. Dans une chronique à ce sujet, Le Monde revient sur les effets à long termes que la décision pourrait provoquer  : « Cette mesure sans précédent est un coup de tonnerre sur la planète monétaire. Elle laissera des traces. Elle signifie que la sécurité des réserves d’un pays détenues à l’étranger n’est pas garantie. Elles peuvent être prises en otage dans le cadre de sanctions, en particulier venant de Washington – car elles sont encore largement détenues en dollars, à hauteur de 59 % pour l’ensemble des réserves de change de la planète, selon le Fonds monétaire international (FMI). Loin devant l’euro (20,5 %). Après la crise asiatique de 1997, nombre de pays émergents ont considérablement gonflé ce butin, afin d’être en mesure de protéger leurs devises en cas de crise. Les sanctions ciblant la banque centrale russe inciteront-elles certains à diversifier leurs réserves – par exemple en se tournant vers l’or ou le yuan –, afin de les soustraire à l’influence américaine ? Sans nul doute. »
 
Si l’hégémonie du dollar n’est pas sur le point de disparaitre, les pays orientaux, africains et certains asiatiques vont accentuer leur stratégie de diversification monétaires. « La Chine ne fait pas autre chose. Depuis 2005, elle internationalise lentement sa devise afin d’accompagner la montée en puissance de son économie, tout en la dédollarisant. En 2010, les entreprises chinoises ont été autorisées à payer leurs importations et exportations en yuans – jusque-là, elles le faisaient en dollars. Dans la foulée, le gouvernement a fait de Hongkong le premier centre offshore de sa monnaie, en autorisant une filiale de la Bank of China à y piloter l’offre du yuan à l’international. Cela a permis le développement d’une foule de services et de produits financiers autour de la devise chinoise, tels que des conseils en investissement, de la gestion d’actifs, et surtout, des émissions d’obligations en yuans. Enfin, Pékin a accéléré, ces derniers mois, le déploiement de l’e-yuan, sa monnaie numérique susceptible de remplacer, à terme, les pièces et billets » appuie le quotidien.
 
Lire ici en intégralité l’analyse du « Monde » reprise dans cet article

Joseph Martin

Dans cet article : Banque centrale russe, finance, Le Monde



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