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Baisse des dépenses publiques : la contribution de France stratégie




Vendredi 1 Février 2019


Face à l’objectif de diminution des dépenses publiques de 3 points du PIB, France Stratégie propose sa contribution avec une note instructive sur la question. A la lecture des conclusions, il est évident que pour atteindre l’objectif, des sacrifices vont devoir être consentis.



Pour diminuer la dépense, il faut déjà l’identifier. C’est le travail effectué par les auteurs d’une note France Stratégie sur la baisse des dépenses publiques. « Partant des données de la comptabilité nationale qui offre une classification des dépenses commune aux 27 (Etats européens ndlr), les auteurs distinguent cinq postes de dépenses (regroupant quinze sous-postes) qui correspondent aux grandes missions de l’État et des collectivités locales. Sur cette base, ils mesurent la part de PIB alloué par la France à chaque poste de dépense, et la compare à celle de onze de ses voisins européens. Une manière d’éclairer les spécificités françaises » explique le communiqué de l’organisme public.
 
La note rappelle ainsi que le système de redistribution français a représenté 20,1% du PIB ce qui est 4,3 points de plus que la moyenne européenne. Mais on apprend aussi, que dans cette donnée les retraites pèsent le plus. « Hors retraites, l’écart est plus faible. Les dépenses de redistribution (aides sociales et revenus de remplacement) sont plus élevées que la moyenne européenne d’1 point de PIB mais la France affiche dans le même temps un taux de pauvreté des 0-64 ans inférieur (15 % contre 18 % pour la moyenne européenne) » précise France Stratégie.
 
Pour ce qui est des réductions, plusieurs scénarios sont présentés, en précisant que le rôle de l’intuition n’est pas de statuée sur le bien fondé politique de son objectif mais sur les moyens techniques pour l’atteindre. Trois plans sont retenus, « D’abord, faire converger nos dépenses vers la moyenne européenne sans toucher au poids des dépenses sociales ni à celui des dépenses régaliennes (scénario 1) ne suffit pas à atteindre l’objectif. Un tel scénario supposerait de baisser les dépenses de soutien à l’économie et les dépenses des administrations centrales et locales très au-dessous de la moyenne européenne, avec des ajustements parfois peu réalistes, comme diviser par deux le poids des dépenses d’investissement local. »  

« Ensuite, dans un scénario où on autorise une légère progression du poids des dépenses d’éducation et de la défense, où l’effort sur l’investissement local est modéré et où on choisit de ne pas toucher au poids des prestations sociales, l’objectif semble très compliqué à atteindre, et ce, même en consentant de gros efforts sur les autres postes. Sauf… à réduire sensiblement les dépenses de santé hors hôpital public, ce qui signifierait, en pratique, de procéder à des déremboursements et/ou de passer par une baisse de la prise en charge des soins (scénario 2). Enfin, sous hypothèse toujours d’une sanctuarisation des dépenses d’éducation et de défense, modérer la pression sur les dépenses de santé et viser une stabilisation (plutôt qu’une baisse) du poids de l’investissement public pour préparer la transition écologique (scénario 3) suppose d’élargir les économies aux dépenses de redistribution monétaire – retraites et prestations sociales – et aux aides à la personne » poursuit le communiqué.
 

Joseph Martin




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