Carnets du Business


           

​Entreprises, les retards de paiement se généralisent




Jeudi 11 Juin 2015


Comme un phénomène de mode, les retards de paiements des entreprises semblent se généraliser. Un article du quotidien Le Monde montre que loin d’être un hasard il pourrait s’agir d’un signe intéressant de reprise de l’activité économique. Pour autant les fournisseurs ont raison de s'inquiéter de ce phénomène qui, en période tendue, peut lleur être fatale.



​Entreprises, les retards de paiement se généralisent
Les retards de paiement sont devenus une habitude. Problématique pour les petites et moyennes structures qui peinent à constituer des avances sur leur trésorerie, il semblerait que le phénomène ne soit pas sur le point de s’arrêter.

Dans un article très pertinent le quotidien Le Monde souligne ce problème en prenant d’abord l’exemple de SFR et de son nouveau patron Patrick Drahi : « Depuis son arrivée, les chèques ne leur parviennent qu’avec d’énormes retards, ont-ils expliqué au printemps. Pour être payés, certains se sont même vu réclamer des rabais de 30 % ! » Interrogé par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, il a expliqué ces retards par une nouvelle politique de vérification des dépenses arguant de n’avoir « planté personne. »

Pas un cas isolé

« Le nouveau magnat des télécoms n’est pas seul en son genre. Ensemble, les 120 premiers groupes français accusaient un retard de paiement de 4 milliards d’euros à la fin avril, selon une étude du cabinet Altares et de la Médiation inter-entreprises publiée jeudi 11 juin. En un an, le montant de ces retards a progressé de 19 %. Il a même culminé à 4,2 milliards en janvier, avant de redescendre un peu. En moyenne, les champions de l’économie acquittent leurs factures avec un décalage d’environ 13 jours et demi, alors qu’il était tombé à 11 jours et demi un an auparavant » explique Le Monde. 

Plus loin le quotidien interroge des spécialistes qui sont partagés par ce constat. D’un côté il pourrait même s’agir d’un signe de reprise de l’activité. En effet, après une période de ralentissement, les fournisseurs sont particulièrement sollicités alors que la trésorerie n’est pas encore à un niveau satisfaisant : d’où le décalage.
 
De l’autre, la situation est préoccupante pour les fournisseurs et notamment les plus petites structures. Les retards et impayés étant très souvent à l’origine de difficultés voire de faillites. « Pour les groupes en cause, les sanctions pénales sont rares, les fournisseurs hésitant toujours à saisir la justice contre leurs clients. Aussi la loi Hamon de mars 2014 a-t-elle instauré, en plus, des sanctions administratives censées être dissuasives. Bercy a prévu d’effectuer 2 500 contrôles en 2015. Les noms des coupables seront systématiquement rendus publics dès qu’il s’agira d’une grande entreprise ou que l’amende dépassera 75 000 euros, a précisé Manuel Valls le 9 juin, dans le cadre de son plan en faveur des PME. Au coût financier s’ajoutera ainsi la réprobation morale » explique Le Monde. 

Joseph Martin




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