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Redevance et indépendance des médias, les principes face à la réalité




Mercredi 16 Mars 2022


Alors que plusieurs candidats, dont Emmanuel Macron, annoncent la suppression de la contribution à l’audiovisuel public, c’est l’avenir de la presse indépendante qui est en jeu. Mais alors que ce principe est à défendre, la réalité de ce qu’est le service public rend la mesure populaire.



Creative Commons - Pixabay
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Qui pourrait se plaindre de médias indépendants avec pour seule mission d’informer et de divertir les Français ? Alors pourquoi la suppression de la contribution à l’audiovisuel public est-elle aussi populaire ? Avant de pester contre les annonces de plusieurs candidats, dont Emmanuel Macron, de supprimer cette contribution, il semble utile de se poser ces deux questions. 
 
Dans une tribune publiée par Le Monde, deux spécialistes de l’audiovisuel défendent le principe des médias publics : « A l’heure où l’information est devenue un enjeu stratégique dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, alors que le récent mandat de Donald Trump a été marqué par le traitement polarisé de la campagne par la chaîne Fox News, et que l’économie de la presse est impactée par le poids grandissant des plates-formes, cette annonce pose la question de l’avenir du service public audiovisuel et au-delà de l’indépendance des médias. »
 
Rappelant que 17 000 personnes sont employées par l’audiovisuel public et que le budget est couvert en grande partie par les 138 euros de redevance payée par 28 millions de foyers, les deux auteurs s’interrogent sur les intentions du président sortant, en tête dans les sondages. De leur côté Marine Le Pen et Éric Zemmour appellent à privatiser les médias publics. 
 
Si les arguments et la surenchère politique sont indéniables, les auteurs de la tribune ont tort de se focaliser uniquement sur les principes ou les modalités techniques du financement. Pourtant, ils chatouillent le sujet en se penchant sur le service public à rendre : « la France reste marquée par les inégalités d’accès et de soutien à l’information, et plus généralement à la culture. Une récente note du Conseil d’analyse économique  montre ainsi que le cumul des dépenses municipales et des subventions aux associations culturelles atteint à Paris 300 euros par habitant, contre seulement 80 euros pour les villes isolées (unités urbaines composées d’une unique commune, le plus souvent des villes petites ou moyennes). »
 
Mais se trompent en considérant que le service public compense forcément cette inégalité. Car finalement, à l’exception peut-être de France Bleue, c’est justement l’absence de service rendu à la majorité des Français qui rend populaire les mesures politiques.

Joseph Martin




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